Dans un contexte d'urgence écologique où le réchauffement climatique se positionne en ennemi public n°1, il est grand temps de sortir le numérique et sa face cachée de l'ombre. Émissions de gaz à effet de serre, pollution des sols et de l'eau, épuisement des ressources naturelles et consommation énergétique considérable : parlons pollution numérique et attitudes à adopter pour réduire son empreinte numérique sur le climat.
Pollution numérique : la définition de Greenpeace
Pour tenir les citoyens informés des comportements les plus nocifs pour l’environnement et de l’impact de la pollution numérique, Greenpeace propose la définition suivante :
« La pollution numérique désigne toutes les formes de pollution engendrées par les nouvelles technologies : émissions de gaz à effet de serre, pollution chimique, érosion de la biodiversité, production de déchets électroniques. Le gros de cette pollution a lieu au moment de la fabrication du matériel. Lutter contre la pollution numérique, c’est donc d’abord utiliser moins d’objets informatiques, et les faire durer plus longtemps. »
Chiffres : Quel est l'impact environnemental du numérique ?
Insoupçonnée, mais redoutable, l’utilisation d’internet est une habitude devenue banale et dont l’impact sur notre environnement est bien réel. Smartphone en mains, en poche ou encore contre l’oreille, notre niveau de connectivité frise le 24 heures sur 24. Une utilisation intensive consomme énormément d’énergie et pèse donc sur le réchauffement climatique. Mais il est possible de réduire son empreinte numérique pour économiser 350 kg de CO2 par an et par personne.
En 2019 déjà, on estimait à 34 milliards le nombre d’appareils numériques dans le monde entier. Des ordinateurs aux télévisions en passant par les smartphones, tablettes et autres objets connectés, la moyenne par habitant se situe donc à huit équipements numériques par personne… Et oui ! Selon le groupe de réflexion The Shift Project, cette grande quantité d’objets numériques représente 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Un chiffre qui risque de doubler dans les prochaines années. Si d’ici 2025 rien n’est fait, la pollution numérique aura le même impact… que le trafic automobile mondial. Soit, une influence considérablement néfaste pour l’environnement.
Écologie : Comment réduire et lutter contre la pollution numérique ?
Dans un tel contexte, modifier et réduire son empreinte numérique apparaît comme une responsabilité citoyenne qui peut se concrétiser par de nouvelles habitudes et quelques simples gestes :
- Conserver ses appareils plus longtemps
- Éviter des achats compulsifs d’objets numériques pouvant être jugés inutiles
- Éteindre les appareils lorsqu’ils ne sont pas utilisés (la veille ne suffit pas)
- Réduire sa consommation de données numériques (vidéos, etc.)
- Préférer le réseau filaire (ADSL, fibre optique, câble coaxial) à la connexion internet de type 4G/5G
Par le biais des cinq gestes expliquées ci-dessus, vous avez d’ores et déjà une série de pistes vous permettant d’orienter votre consommation numérique actuelle vers une gestion plus responsable de vos appareils. Néanmoins, pour vous offrir les clés nécessaires à une véritable mise en pratique, nous allons développer une partie des différents points énumérés ci-dessus.
Réduire notre impact sur l'environnement : des solutions accessibles à tous
De votre navigation internet, à la consultation quotidienne de vos mails, les actions jugées anodines ne le sont pas réellement. En effet, réaliser une simple recherche sur internet résulte à faire fonctionner des serveurs pouvant se trouver à l’autre bout du monde. Une consommation d’énergie qui, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie française, rend la pollution numérique responsable de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ainsi, nous vous proposons de découvrir quelques astuces vous permettant de diminuer l’impact du numérique sur l’environnement… à votre échelle !
Trier sa boîte mails
Saviez-vous que vos mails étaient stockés dans une multitude de centres de données ? Pour en minimiser l’ampleur, le premier bon réflexe consiste à régulièrement supprimer vos emails afin de libérer de la place de stockage et donc diminuer votre pollution numérique. Pour ce faire, ciblez en premier lieu les emails les plus lourds, c’est-à-dire ceux contenant des pièces jointes. Ensuite, prenez quelques minutes pour vous désinscrire des newsletters qui ne vous intéressent plus. Et pour finir, pensez à ces deux petites manipulations simples :
- Compressez au maximum les fichiers que vous envoyez
- Lorsque plusieurs personnes sont dans la chaîne d’emails, répondez uniquement « à tous » si cela est utile ou nécessaire.
Limiter l'utilisation du Cloud
Le nuage qui conserve les données numériques vous semble être un concept flou et infini ? Pas vraiment. Quand on parle du cloud, il s’agit bien de centaines de centres de données physiques et de serveurs avec lesquels vos appareils numériques font des allers-retours incessants. Pour limiter au maximum son utilisation, très énergivore, pensez à stocker vos photos, vidéos et autres fichiers sur, par exemple, un disque dur externe ou une clé USB.
Inscrire ses appareils numériques dans la durée
Si l’utilisation du numérique dépense une grande énergie, la fabrication d’objets high-tech en consomme tout autant. Eh oui, saviez-vous que fabriquer un ordinateur équivalait à 240 kg de combustibles fossiles, 22 kilos de produits chimiques et 1,5 tonne d’eau ? Dès lors, en prendre soin et réparer au lieu de remplacer est la première étape pour allonger sa durée de vie et ainsi amoindrir son impact environnemental. D’ailleurs, il est en de même pour les smartphones !
C’est pourquoi, si vous devez impérativement changer d’appareil, nous vous invitons à penser éthique avec l’achat d’appareils reconditionnés sur des plateformes comme Swappie ou Back Market ou encore en vous tournant vers des produits neufs qui proposent des conditions de fabrications plus transparentes et plus éthiques, comme le Fairphone par exemple.
En chiffres : doubler la durée d’usage de votre tablette ou ordinateur en le conservant 4 ans au lieu de 2 permet d’améliorer de 50% son bilan environnemental.
Éteindre ses appareils
La veille, c’est bien, mais l’arrêt total, c’est mieux ! Les appareils connectés fonctionnent. Pensez donc à les débrancher lorsque vous ne vous en servez plus. À savoir que l’ADEME affirme qu’une box internet consomme autant en un an qu’un réfrigérateur, soit entre 150 et 300 kWh. Elle consomme aussi six fois plus qu’un téléviseur. Petite astuce : branchez tous vos appareils sur une multiprise et éteignez-la une fois que vous partez vous coucher.
Réduire sa consommation de données
Saviez-vous que 80% des données internet sont utilisées pour regarder des vidéos et que les deux tiers de ces vidéos se consomment en ligne provocant ainsi, selon Greenpeace, l’émission 305 millions de tonnes de CO2/an ? D’ailleurs cette consommation mondiale équivaut aux émissions annuelles d’un pays comme l’Espagne ou la Belgique… fois trois ! Pour les fans de VOD, Netflix, Disney +, Prime Video ou encore YouTube, l’utilisation intensive de ces services laisse une empreinte considérable sur l’environnement.
Que pouvez-vous faire pour réduire cela ?
- Regarder moins de vidéos en ligne et résister à la tentation du « scroll » infini pour passer le temps ! En plus de cela, sur des plateformes comme YouTube, Dailymotion, Facebook ou Instagram, bloquez le lancement automatique de vidéos.
- Choisir une qualité de vidéo inférieure pour diminuer son poids lors de la lecture.
Quels sont les trois principaux facteurs de la pollution produite par internet ?
Si certaines des activités causant la plus grande quantité de pollution numérique ne vous sont, désormais, plus inconnues, nous faisons le point pour en désigner les trois sources principales.
Trois principales sources de pollution numérique
Les datacenters
Composés pour la plupart d’immenses bâtiments aux longues rangées de serveurs reliant tous les ordinateurs de la planète ou presque de façon quasi-instantanée, les datacenters se trouvent souvent dans des lieux reculés ou d’anciennes usines désaffectées. Malgré la mise en place de moyens visant à les faire fonctionner de manière plus responsable et écologique, les géants du web en possèdent des milliers afin de répondre à la demande énergétique des internautes en croissance permanente aux quatre coins du monde.
La production d'outils numériques
L’extraction de ressources fossiles et métaux rares fait partie intégrante du processus de fabrication intensif de nos téléphones et ordinateurs ! Une cadence telle pour nos ressources naturelles que cette extraction est aussi catastrophique sur le plan écologique (recyclage difficile) qu’elle l’est sur le plan social au vu des conditions de travail déplorables des travailleurs.
Le fonctionnement des logiciels
Pour finir, n’oublions pas le rôle joué par le consommateur dans l’utilisation de son ordinateur, smartphone, mais aussi de tous ces autres objets connectés ainsi que des logiciels et applications.
Connexion internet : qu'est-ce qui pollue le plus ?
Si l’on compare la consommation d’énergie (électricité) suivant le type de connexion utilisée, on observe que pour une utilisation de 6,7 Go/mois (soit 6 heures de vidéos sur Netflix/YouTube/ Prime Video), la consommation annuelle d’électricité est de :
- Environ 5 kWh pour la fibre optique
- 16 kWh pour l’ADSL
- 50 kWh pour la 4G, soit dix fois la consommation de la fibre optique ou la moitié de ce que consomme annuellement une machine à laver de classe énergétique A !
Ça y est, la pollution numérique et les petites habitudes qui peuvent contribuer à réduire votre empreinte écologique n’ont plus de secret pour vous !
Et si vous adaptiez votre consommation tout en choisissant une offre télécom adaptée à vos besoins ?